nuit du 25 décembre 1869, le vieux cantique Orléanais. Nous étions bien trois cents écoliers réunis dans la chapelle particulière du collège, mais, tel en était le recueillement qu’elle semblait vide, déserte absolument. « Le silence priait », eût écrit Paul de Saint-Victor. Une voix soprane, très douce, très pure, s’éleva dans l’assistance muette d’émotion, et fit tomber sur elle les paroles impératives du premier couplet :
Silence, ciel ; silence, terre,
Demeurez dans l’étonnement !
En vérité, cette voix d’enfant, craintive, intimidée, commandait.
Pour nos jeunes mémoires, saturées d’études classiques, l’identité des mots rappelait le cri de Joab au troisième acte d’Athalie :
Cieux, écoutez ma voix ; terre, prête l’oreille !
un diplôme de licencié ès-lettres conféré par la Sorbonne, y fit ses débuts comme prédicateur. On trouva son discours trop académique pour une fête de Noël… Mais le Noël d’Adam recueillit tous les suffrages.
Je n’ajouterai qu’un mot d’explication à cette lettre intime,
pour le bénéfice du lecteur. Cette madame Slieppard dont il est
parlé était madame William Sheppard (née Desbaratz) mère de
notre aimable concitoyen M. l’aide-de-camp Henry Sheppard et
de feu l’inspecteur du bureau de poste, M. William G. Sheppard.
Madame François-Xavier Pichette est décédée à Ste-Foye le
18 septembre 1899. Les journaux de Québec ont publié, entre
autres notices nécrologiques, un obituaire où l’on disait :
« Madame Pichette a demeuré pendant de longues années au faubourg
St-Jean-Baptiste, et les anciens se rappellent encore tous les services
qu’elle a rendus au chœur de l’orgue de l’église St-Jean-Baptiste, par le
concours de sa voix puissante et douce, dans maintes et maintes circonstances. »
Aussi l’Union Musicale, c’est-à-dire le chœur de l’orgue de
l’église St-Jean-Baptiste, se fit un devoir de reconnaissance
d’assister aux funérailles de la regrettée défunte.
La connaissance de ces petits faits sera peut-être utile à ceux-là
qui écriront plus tard l’histoire de la musique à Québec.