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sa puissance maritime et crée pour son commerce d’importans débouchés. Quand on se représente l’immense continent, voisin du nôtre, ainsi cerné ou plutôt envahi de toutes parts, on ne peut s’empêcher d’ajouter foi à une rénovation sociale de l’Asie qui est déjà en voie d’accomplissement et que l’Europe semble destinée à mener à son terme, à la condition d’une politique généreuse qui vienne en aide aux intérêts religieux et moraux des peuples Asiatiques non moins qu’à leurs besoins d’un ordre matériel.

Si la question d’Orient, transportée de l’Égypte à la Syrie, de la Perse à la Chine, a pris en peu d’années des aspects divers et a grandi pour ainsi dire à vue d’œil dans d’effrayantes proportions, l’importance scientifique de l’Orient s’est fait sentir longtemps auparavant dans la vie intellectuelle de l’Europe ; il est évident qu’une ère nouvelle a été dès la fin du dernier siècle ouverte à la science par la conception plus large de tous les élémens qui doivent entrer dans l’étude philosophique de l’humanité, et l’on ne peut méconnaître en même temps qu’une telle révolution avait un but élevé, providentiel, caché d’abord aux prévisions humaines. Car, si les progrès de la science ont semblé quelquefois menacer les fondemens de nos croyances et opposer des témoignages contradictoires aux traditions positives qui s’y rattachent si étroitement, une science plus avancée, et par conséquent plus complète, est toujours venue proclamer la sublimité du dogme Chrétien, ainsi que la certitude et la supériorité des traditions Bibliques perpétuées par l’enseignemens de l’Église. Vous savez, Messieurs, que les études Orientales ont mis de nos jours des armes puissantes entre les mains d’illustres apologistes depuis le comte Frédéric de Stolberg jusqu’au savant N. Wiseman[1]. Que des attaques non moins

  1. Voir les premiers volumes de l’ouvrage de Stolberg : Geschichte der Religion Jesu Christi, et parmi les ouvrages de Mgr. Wiseman, les Horæ