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L’étude du vieux monde Oriental, naguère dédaignée parce que son importance était en partie inconnue, devait occuper une des premières places dans le nouvel héritage que la science Européenne allait joindre à ses richesses et approprier à ses œuvres ; son histoire devait fournir l’introduction nécessaire à l’histoire universelle ; elle s’offrait comme la clef de tant d’énigmes qu’on n’avait pu résoudre jusqu’alors sur l’origine des races et des religions, sur l’invention des arts, sur le premier développement des sciences. C’est sous l’empire d’une telle pensée que de nombreux travaux étaient entrepris sur les monumens déjà connus des nations Asiatiques, et tandis que des voyageurs visitaient dans l’intérêt de la science des régions encore inexplorées, des savans essayaient de reconstruire d’après les sources authentiques les annales du continent qui vit naître le premier homme et qui fut peuplé par les premières familles humaines : la religion et la philosophie, la politique et la législation, les mœurs et les usages, les arts et la poésie, l’histoire et la géographie, tels furent les points principaux sur lesquels s’exerça tour à tour leur profonde sagacité, et que souvent ils s’efforcèrent d’embrasser à la fois dans leurs ardentes investigations. Citer le nom d’Anquetil Duperron[1], c’est rappeler à l’instant la plus haute puissance du dévouement et les plus heureux résultats de la persévérance du génie. Un monde nouveau était découvert : c’était l’Orient qui apparaissait enveloppé dans la majesté des siècles ! En même temps. Messieurs, l’étude, je dirai presque la science de l’Orient était née, comme pour venir en aide dans un moment marqué aux recherches incomplètes de l’histoire ou aux théories hasardées de quelques études spéculatives. C’est cette science dont la génération pré-

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