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Chrétienne après les prédications de S. Frumence ; elle a subsisté longtemps au sein des royaumes Chrétiens qui se sont succédé sur le sol de l’Abyssinie. Si nous remontons vers le Nord, nous trouvons la littérature théologique et historique de l’Arménie qui a été fondée avec son Église au IVe siècle par S. Grégoire l’Illuminateur et dont chaque période a été marquée par un nombre extraordinaire de productions originales ; elle est encore cultivée ou, pour mieux dire, elle est continuée dans un esprit national par les Arméniens répandus aujourd’hui sur différens points de l’Asie et de l’Europe. La Géorgie, où l’œuvre de la conversion marcha plus lentement, a possédé au moyen âge une littérature dont le développement a été analogue et parallèle à celui de la littérature du peuple Arménien. Telles sont les contrées qui ont dû leur culture littéraire à l’influence directe et incessante du Christianisme, avant que le morcellement des états, les intrigues de l’ambition et surtout l’esprit de schisme aient assuré le triomphe presque universel des puissances Musulmanes dans l’Asie antérieure comme à l’Ouest et au Nord de l’Afrique.

La seconde classe des littératures Orientales nous est fournie exclusivement par les nations Musulmanes répandues sur une immense étendue de pays depuis l’Inde et ses dépendances méridionales jusqu’au Maroc et jusqu’à l’Espagne, leurs frontières historiques à l’Occident : ces littératures appartiennent à différens âges et à des peuples d’origine diverse ; mais elles présentent une sorte d’unité, puisqu’elles ont toutes pour principal fondement la loi religieuse de l’Islamisme. La première dans l’ordre des temps est la littérature Arabe, dont la langue si riche et si sonore était celle de la péninsule peuplée par les Enfans d’Ismaël ; elle a été consacrée à la propagation et à la dé-