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Les collections de manuscrits Orientaux, rassemblées dans quelques capitales, ont été mises en œuvre de notre temps avec plus d’ardeur et surtout avec plus d’accord dans le choix des ouvrages destinés à voir le jour : des acquisitions précieuses et souvent considérables sont venues accroître le fond Oriental des bibliothèques de Paris, de Rome, de Leyde, de Londres et d’Oxford, de Berlin et de Dresde, de Gotha, de Vienne et de Munich ; les musées et les bibliothèques de St-Pétersbourg ont pris place parmi les dépôts les plus importans d’antiquités et de livres Asiatiques. Les grandes imprimeries ont perfectionné les procédés appliqués à l’impression des diverses écritures Orientales et elles se sont enrichies de nouveaux corps de caractères dans des langues auparavant à peine connues. Les universités des grandes monarchies de l’Europe ont vu créer dans leur sein des chaires spéciales pour l’enseignement des langues et des littératures de l’Orient ; tandis que les universités de l’Allemagne ont déjà pu atteindre une gloire différente, mais également grande, dans le cercle particulier de leurs travaux, l’École spéciale des langues Orientales et le Collège de France perpétuent à Paris l’éclat que les Chézy, les Rémusat, les Silvestre de Sacy ont jeté naguère sur cette partie de la science, honneur héréditaire de leur patrie. L’Institut de France et les célèbres académies de Berlin, de Munich, de Turin et de Pétersbourg, ont donné place dans leurs mémoires à des dissertations étendues sur l’histoire et la littérature des Orientaux ; il faudrait rappeler ici les noms de leurs auteurs la plupart encore vivans, pour faire ressortir la valeur de chacune de ces collections académiques. Des recueils ont été fondés dès le commencement de ce siècle pour mettre au jour les trésors encore enfouis dans les dépôts de manuscrits ou pour en faire connaître le prix par de savantes analyses ; c’est le but qu’ont atteint des publications telles que les Mines de l’Orient[1]

  1. Fundgruben des Orients, Vienne, 1809-19, 6 vol. in-folio. Leur