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VALÈRE ANDRÉ.


La harangue solennelle de Valère André commence par un tribut d’hommage à la mémoire de J. Busleiden, fondateur du collège ; l’illustration fort ancienne de la famille des Busleiden, originaire du Luxembourg, y est attestée par les services d’Egide Busleiden, conseiller des derniers ducs de Bourgogne, Philippe-le-Bon et Charles-le-Téméraire. Tous les fils d’Égide parvinrent à des fonctions éminentes dans l’Eglise ou dans l’Etat ; mais Jérôme Busleiden se distingua surtout comme protecteur des lettres. Sa maison de Halines devint l’asile des savants, et fut comparée au palais de Lucullus, à cause de la richesse des collections de livres, de manuscrits et d’objets d’art. Élevé à Louvain dans le goût des belles-lettres, J. Busleiden rechercha les moyens de le développer davantage au sein de l’Université, h l’exemple de ce qu’il avait vu en Italie et en d’autres pays ; persuadé que l’étude des lettres est la condition indispensable d’une culture vraiment élevée et complète de l’intelligence » il consacra une grande partie de sa fortune à l’érection d’un établissement spécialement consacré à l’enseignement des trois langues savantes, le latin, le grec et l’hébreu. Nous avons exposé assez longuement le mérite de celui qui avait réglé la constitution du collège des Trois-Langues, mais qui mourut avant d’en voir l’ouverture (1).

La seconde partie du discours de Valère André, est plutôt l’introduction du cours qu’il était sur le point d’inaugurer. Il a voulu traiter de l’origine et de l’usage des langues, ainsi que des qualités éminentes de l’hébreu ; c est pourquoi il a pu intituler la suite de son travail Éloge de la langue hébraïque (Encomium linguse hebralcae) : « Satis verò superque eam laudavero, si Antiquitatem quam comitatur Dignitas, Necessitatemque ejus, hoc praesertim exulceratissimo sæculo, paucis demonstravero (*) ».

Nous pouvons juger du talent que Valère André avait apporté dans

(1) V. ci-dessus livre I, ch. II, le Conseiller Jérôme Busleiden, etc. (2) Nous avons analysé la partie littéraire de sa harangue dans noirs Mémoire cité, p. 260-267, et nous y avons fait (p. 259) mention des livra annotés par le professeur d’hébreu en vue de ses leçons. (Voir, Appendice an chap. IV, une note sur Joseph Abudacnus et son lexique hébreu).