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D’UNE PARISIENNE

— quelques-unes de ses meilleures créations.

Voir Thérésa, recueillir ses impressions, était à coup sûr curieux.

Qui aurait pénétré, l’autre après midi, dans la coquette garçonnière de la rue Pigalle, tout à fait là-haut, près du boulevard, aurait trouvé la célèbre artiste causant gravement d’un rôle qu’on venait lui proposer dans un drame fait à sa mesure.

Un drame pour Thérésa ?

Tout simplement, mais la chanteuse le refusa, avec quelques regrets du reste.

— Non, je vous assure, je ne peux pas, à mon âge, jouer cette partie-là ; le rôle me convient et me tente, mais il y a trop à dire, trop de sentiments émus ; avec ma maladie de cœur je n’y résisterais pas.

Et la voilà racontant ses émotions quand elle créait une chanson.

— C’est que, voyez-vous, moi, je suis une traqueuse ; chaque fois que j’aborde le public, j’ai peur littéralement ; ça passe vite, mais le premier moment est dur tout de même.