déteint, ses grosses mains calleuses, s’en va cahin-caha me contant ses journées à By quand la « bonne demoiselle » était là.
Elle le faisait appeler tous les jours. Dieu ! en avait-il emballé de ces toiles, des petites, des grandes, des moyennes, on ne fournissait pas. Et pas fière, la chère dame, certes non :
« — Père Guignard, vous allez déjeuner avec moi. — Je m’asseyais, toujours confus malgré l’habitude. Et il fallait la voir, après le café, me dire en riant : — Eh bien, et la « bouffarde », on l’a donc oubliée ? — Je tirais de ma poche la pipe que voilà, et mam’zelle Rosa roulait une cigarette ou allumait un cigare. Ah ! cré nom ! les braves gens devraient pas mourir. »
Et le vieillard, du revers de sa main, chasse une larme qui perle au coin de son œil.
À la gare de Lyon, des couronnes élégantes, chefs-d’œuvre gracieux de nos meilleurs horticulteurs, attendent, accotées aux piliers de la gare, qu’on descende du fourgon le cercueil de Rosa Bonheur.