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D’UNE PARISIENNE

luxe, les bonnes fortunes et les diamants révolutionnèrent la société de la fin de l’Empire.

En remuant ces souvenirs, c’est tout un monde élégant, frivole, joyeux, qu’on réveille. La Belle Hélène, jouée un peu avant 1867, vit son succès grandir avec l’Exposition. Et voilà la pièce reprise, au moment où une nouvelle Exposition s’apprête. On va donc offrir aux enfants la même pièce qu’ont jadis applaudie les pères. Mais l’esprit est bien changé. Ce qui semblait une satire mordante nous paraît aujourd’hui une innocente fantaisie sans grande importance. Une autre actrice redit les mêmes couplets pendant qu’une vieille, en cheveux blancs, se barricade dans sa villa de l’avenue de Versailles, de peur qu’un journaliste importun ne vienne lui apporter les échos de cette reprise qui lui rappelle le temps éloigné où, jeune et belle, elle incendiait de fièvre les parterres cosmopolites de cette année 1867 — le lendemain de Sadowa et la veille de Sedan — hélas !