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D’UNE PARISIENNE

l’abbaye de Sellières, dans l’Aube, le 10 mai 1791, un des assistants parvint à s’emparer d’un talon, qui fut donné à un collectionneur, M. Madonnet, propriétaire près de Troyes.

La famille de M. de Curel, l’auteur du Repas de lion, hérita de cette singulière relique. Peut-être l’a-t-elle encore.

Un autre assistant ramassa une dent qui s’était détachée, et la fit plus tard enchâsser dans une bague. Mais, cette particularité ayant été connue de quelques amateurs, on ne tarda pas à voir les dents de Voltaire se multiplier au point qu’on en relève soixante-treize dans divers catalogues. C’est beaucoup pour un seul homme.

La cérémonie d’aujourd’hui, après quatre-vingts ans de contradictions les plus diverses, était donc impatiemment attendue par les lettrés.

Les cercueils allaient-ils, oui ou non, laisser apparaître les ossements des deux grands hommes ?

Voilà ce que se demandaient les favorisés qui allaient pénétrer dans la crypte du Panthéon.