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D’UNE PARISIENNE

meurée ; les bibelots, les peintures, les meubles occupent la même place, entretenus pieusement.

De taille moyenne, une belle physionomie grave qu’éclaire un sourire délicieux, des yeux vifs, brillants, dont l’éclat est voilé par instant d’un imperceptible mouvement de paupières, des cheveux courts, bouclés, d’un blanc de neige nimbant le front, telle m’apparaît Mme Michelet. Accueillante, elle veut bien me parler un peu de sa vie intime, de son mariage là-bas, à Montauban, sur ce plateau de Quercy qu’elle revendique fièrement comme son pays natal. Un léger accent de terroir lui demeure encore, et certaines intonations rappellent le Midi, après quarante années pourtant passées à Paris.

Avec une modestie presque outrée, Mme Michelet se fait petite, s’oublie, ne voulant voir en elle qu’un mérite, celui d’avoir été la femme de son mari.

— J’étais tout pour lui. Oh ! nous nous sommes bien aimés, mais il y avait dans mon amour beaucoup de maternité. L’homme a besoin de retrouver dans l’épouse un peu la