mère qui a ouaté de tendresses douces son enfance, endormi ses douleurs sous ses baisers, séché ses pleurs sous ses caresses. Que de fois je me suis surprise appelant Michelet « mon fils, mon enfant » ! Les étrangers étaient étonnés, et des yeux cherchaient le fils, l’enfant à qui je m’adressais.
Avec un sourire, elle aime à se rappeler la boutade que lança Mickiewicz, un des témoins de son union, en apprenant le mariage de Michelet :
— C’est la fin de l’élévation !
Et à travers les souvenirs qu’évoque un à un Mme Michelet j’entrevois les peines, les désespérances, les angoisses qu’en femme aimante elle a dû adoucir.
C’est au coup d’État la perte de la place de son mari, qui se retrouve dans une situation précaire. Que faire ? Travailler, bâcler à la hâte des articles de journaux pour vivre ? Non. L’œuvre de l’Histoire de la Révolution est commencée, Mme Michelet répond à son mari, qui s’apeure pour elle, ce mot sublime dans sa simplicité :