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996 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

de mon arrivée à Victoria, Mrs. Hogdson me demande de prendre soin de ses trois bébés pendant qu'elle va à Alberni rejoindre son mari et installer une maison. Cette preuve de confiance me flatte beaucoup et j'accepte aussitôt. Au bout de quinze jours, j'ai la satisfaction de rendre à leur mère les trois bébés sains et saufs ; la plus grande joie de l'aîné, âgé de trois ans, n'était-elle pas de caresser les tramways en marche ?

En quittant les Hogdson, je suis allée passer quelques jours sur le continent, envoyée par Mr. Carmichaël pour visiter diverses étables et laiteries modèles dans les envi- rons de Vancouver, causer avec des fermiers, prendre des croquis et des idées. Le soir, je retrouvais avec plaisir mes amis français, très occupés eux aussi.

Noël 1913.

Après avoir joui pendant quelques jours de la gracieuse hospitalité des Carmichaël, admiré leur nouveau bébé, et confectionné dans leur cuisine un certain nombre de pud- dings, sans lesquels Noël ne serait pas Noël, je suis partie pour Alberni, où m'invitaient les Hogdson. Il pleuvait lorsque j'avais quitté cette ville, quelques semaines aupara- vant. Il pleut encore quand je la retrouve aujourd'hui. Je passe à l'hôtel pour enfiler le ciré et les indispensables bottes de caoutchouc. Quatre kilomètres me séparent de la demeure de mes amis. Je longe le fjord bien connu et la rivière Somass. Quelques enfants indiens, avec des arcs et des flèches de leur fabrication, s'amusent à tirer sur les carcasses de saumons dont on voit partout les nageoires sortir de l'eau.

La fête de Noël fut tout à fait originale et charmante,

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