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224 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

sonner à son four, de sorte qu'on ne les vît point ensemble ; et surtout de ne point montrer, dans la suite, qu'ils s'étaient précédemment rencontrés.

Quelques minutes plus tard Lafcadio était introduit dans le cabinet de Julius.

L'accueil du romancier fut engageant; Julius ne savait pas s'y prendre; l'autre se défendit aussitôt :

— Monsieur, je dois vous avertir d'abord : j'ai grande horreur de la reconnaissance ; autant que des dettes ; et quoique vous fassiez pour moi, vous ne pourrez m'amener à me sentir votre obligé.

Julius à son tour se rebiffa :

— Je ne cherche pas à vous acheter. Monsieur Wluiki, commençait-il déjà de son haut,.. Mais tous deux voyant qu'ils allaient se couper les ponts, ils s'arrêtèrent net et, après un moment de silence :

— Quel est donc ce travail que vous vouliez me con- fier ? commença Lafcadio d'un ton plus souple.

Julius se déroba, arguant que le texte n'en était pas encore au point ; il ne pouvait être mauvais d'ailleurs qu'ils fissent auparavant plus ample connaissance.

— Avouez, Monsieur, reprit Lafcadio d'un ton enjoué, qu'hier vous ne m'avez pas attendu pour la faire, et que vous avez favorisé de vos regards certain carnet... ?

Julius perdit pied, et, quelque peu confusément :

— J'avoue que je l'ai fait, dit-il ; puis dignement : — je m'en excuse. Si la chose était à refaire, je ne la recommencerais pas.

— Elle n'est plus à faire : j'ai brûlé le carnet. Les traits de Julius se désolèrent :

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