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Page:NRF 11.djvu/485

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LES CAVES DU VATICAN 479

Fleurissoire avait voyagé seul dans son compartiment, jusqu'à la station de Frosinone. A cet arrêt du train, un Italien entre deux âges était monté dans le wagon, s'était assis non loin de lui et avait commencé à le dévisager d'un air sombre qui promptement invita Fleurissoire à déguerpir.

Dans le compartiment voisin, la jeune grâce de Lafcadio, tout au contraire, l'attira :

— Ah ! l'aimable garçon ! presque un enfant encore, pensa-t-il. — En vacances sans doute. Qu'il est bien mis! Son regard est candide. Quel repos ce sera de dépouiller ma défiance ! S'il savait le français je lui causerais volontiers...

Il s'assit en face de lui, dans un coin prés de la portière. Lafcadio releva le bord de son castor et com- mença de le considérer d'un oeil morne, indifférent en apparence.

— Entre ce sale magot et moi, quoi de commun ? se disait-il. On dirait qu'il se croit malin. Qu'a-t-il à me sou- rire ainsi ? Pense-t-il que je vais l'embrasser ! Se peut-il qu'il y ait des femmes pour caresser encore les vieillards !... Il serait bien surpris sans doute d'apprendre que je sais lire écriture ou imprimé, couramment, à l'envers ou par transparence, au verso, dans les glaces ou sur les buvards; trois mois d'études et deux années d'apprentissage ; et cela pour l'amour de l'art. Cadio, mon petit, le problème se pose : faire accroc à cette destinée. Mais par où?... Tiens ! je vais lui offrir du cachou. Qu'il accepte ou non, nous verrons toujours bien dans quelle langue.

— Grazio ! grazio ! — dit Fleurissoire en refusant.

— Rien à faire avec le tapir. Dormons ! reprend à

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