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Page:NRF 11.djvu/53

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LES CAVES DU VATICAN 47

— Et toi, qu'est-ce que tu en penses, de mon livre ? Marguerite entr'ouvrit un œil morne. Julius dut répéter

sa question. Marguerite, se retournant à demi, le regarda. Les sourcils relevés sous un amas de rides, les lèvres contractées, Julius faisait pitié.

— Mais qu'est-ce que tu as, mon ami ? Quoi ! tu crois donc vraiment que ton dernier livre est moins bon que les autres ?

Ce n'était pas une réponse, cela ; Marguerite se dérobait :

— Je ne crois pas que les autres soient meilleurs que celui-ci ; na !

— Oh ! alors !... — Et Marguerite, devant cet excès, perdant cœur, et sentant ses tendres arguments inutiles, se retourna vers l'ombre et se rendormit.

��II

��Malgré certaine curiosité professionnelle et la flatteuse illusion que rien d'humain ne lui devait demeurer étranger, Julius était peu descendu jusqu'à présent hors des coutumes de sa classe et n'avait guère eu de rapports qu'avec des gens de son milieu. L'occasion, plutôt que le goût lui manquait. Sur le point de sortir pour cette visite, Julius se rendit compte qu'il n'avait point non plus tout à fait le costume qu'il y fallait. Son pardessus, son plastron, son chapeau cronstadt même présentaient je ne sais quoi de décent, de restreint et de distingué... Mais peut-être, après tout, valait-il mieux que sa mise n'invitât pas à trop brusque familiarité le jeune homme. C'est par le propos, pensait-il, qu'il sied de l'amener à confiance.

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