LES CAVES DU VATICAN 53
Je ne voudrais pas qu'on se méprît sur le caractère de Julius, à ce qui va suivre: Julius n*était rien moins qu'in- discret ; il respectait, de la vie de chacun, ce revêtement qu'il plaît à chacun de lui donner ; il tenait en grand respect les décences. Mais devant Tordre de son père il devait plier son humeur. Il attendit encore un instant, prêtant l'oreille, puis, n'entendant rien venir — contre son gré, contre ses principes, mais avec le sentiment délicat du devoir — il amena le tiroir de la table dont la clef n'était pas tournée.
Un carnet relié en cuir de Russie se trouvait là ; que prit Julius et qu'il ouvrit. Il lut sur la première page ces mots, de la même écriture que ceux de la photographie :
A Cad'io^ pour qu'il y inscrive ses comptes. A mon loyal compagnon ; son vieux oncle,
Faby
et, presque sans intervalle, au dessous, d'une écriture un peu enfantine, sage, droite et régulière :
Dut no. Ce matin, lo juillet 86, lord Fabian est venu nous rejoindre ici. Il m apporte une périssoire^ une carabine et ce beau carnet.
Rien d'autre sur cette première page. Sur la troisième page, à la date du 29 août, on lisait : Rendu 4 brasses à Faby. — Et le lendemain : Rendu 12 brasses...
Julius comprit qu'il n'y avait là qu'un carnet d'entraîne- ment. La liste des jours, toutefois, s'interrompait bientôt, et, après une page blanche, on lisait :
20 septembre : Départ d* Alger pour PAurès.
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