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Page:NRF 11.djvu/62

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^6 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

— Monsieur Wluiki ? demanda Julius.

Le jeune homme s'inclina de nouveau sans répondre.

— Pardonnez-moi de m'être installé dans votre chambre à vous attendre. A vrai dire, je n'aurais pas osé y entrer de moi-même et si Ton ne m'y avait introduit.

Julius parlait plus vite et plus haut que de coutume, pour se montrer qu'il n'était point gêné. Le front de Lafcadio se fronça presque insensiblement ; il alla vers le parapluie de Julius ; sans mot dire, le prit et le mit à ruis- seler dans le couloir ; puis, rentrant dans la chambre, fît signe à Julius de s'asseoir.

— Sans doute vous étonnez-vous de me voir ? Lafcadio tira tranquillement une cigarette d'un étui

d'argent et l'alluma.

— Je m'en vais vous expliquer en peu de mots les raisons qui m'amènent, et que vous allez comprendre très vite...

Plus il parlait, plus il sentait se volatiliser son assurance.

— Voici... Mais permettez d'abord que je me nomme ; — puis, comme gêné d'avoir à prononcer son nom, il tira de son gilet une carte et la tendit à Lafcadio, qui la posa, sans la regarder, sur la table.

— Je suis... je viens d'achever un travail assez impor- tant ; c'est un petit travail que je n'ai pas le temps de mettre au net moi-même. Quelqu'un m'a parlé de vous comme ayant une excellente écriture, et j'ai pensé que, d'autre part (ici le regard de Julius circula éloquemment à travers le dénûment de la pièce) — j'ai pensé que vous ne seriez peut-être pas fâché de...

— Il n'y a personne à Paris, interrompit alors Lafcadio, personne qui ait pu vous parler de mon écriture. — Il

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