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LES CAVES DU VATICAN 693

prévenus la veille par Carola, avaient dressé, vicolo dei Vecchierelli, leur souricière ; ils connaissaient de longue date la maison et savaient qu'elle offrait, à l'étage supé- rieur, de faciles communications avec la maison voisine, dont ils gardèrent également les issues.

Protos ne craignait point les argousins ; l'accusation ne lui faisait point peur, ni l'appareil de la justice ; il se savait peu facile à saisir, coupable en réalité d'aucun crime, et rien que de délits si menus qu'ils échapperaient à la prise. Donc il ne s'effraya pas à l'excès lorsqu'il comprit qu'il était cerné, et c'est ce qu'il comprit très vite, ayant un flair particulier pour reconnaître, sous n'importe quel déguisement, ces messieurs.

A peine un peu perplexe, il s'enferma d'abord dans la chambre de Carola, attendant le retour de celle-ci qu'il n'avait pas revue depuis l'assassinat de Fleurissoire ; il était désireux de lui demander conseil et laisser quelques indications, au cas probable où il ferait du bloc.

Carola cependant, déférant aux volontés de Julius, n'avait point paru au cimetière ; nul ne sut que, cachée derrière un mausolée et sous un parapluie, elle assistait de loin à la triste cérémonie. Elle attendit patiemment, humblement, qu'aient été désertés les abords de la tombe fraîche ; elle vit se reformer le cortège, Julius remonter avec Anthime, et les voitures, sous la pluie fine, s'éloigner. Alors elle s'approcha de la tombe à son tour, sortit de dessous son fichu un gros bouquet d'asters qu'elle posa, loin à l'écart des couronnes de la famille : puis resta longuement sous la pluie, ne regardant rien, ne pensant à rien, et pleurant faute de prières.

Lorsqu'elle revint, vicolo dei Vecchierelli, elle distin-

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