722 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
les calmes maisons blanches Sommeillantes brebis Paissent le reposoir tendre du crépuscule.
Et le soleil descend et il emplit le ciel d'un encens d'or,
Comme un charbon rougi fécondant V encensoir.
Voici la mer à Ploumanac'h, le sirocco à Porquerolles... Et voici simplement une harpe, qui
Tend sa proue arrondie ou brille un éclair d^ or Avec les gréements de ses cordes.. Serait-ce Argo voulant cingler Vers quel trésor et sous quel ciel?. . .
...'Je me souviens des grands et beaux départs hautains
O navires, quand les voilures
Se gonflent, fécondées par le vent amoureux.
Glissant vers V horizon, sous le béant azur
Avec transport, comme des lyres frémissantes.
Mais c'est dans la délicatesse que M. Paul Castiaux troul ses inflexions les plus personnelles. On goûte souvent, en lisant
Le charme tiède et nonchalant de la chanson Frôlant exquisement le paresseux instant D*un doux plumage bruissant.
Il n'a plus à mon sens qu'à se débarrasser de quelques petite manies syntaxiques qui lui viennent du plus mauvais symbo- lisme, comme l'emploi abusif du mot en
(La ville en reposoir heureux de sieste)
pour être maître de son métier et de son art et nous donn< des œuvres accomplies.
H. G.
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