74^ LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
La terre était riante et dans sa fleur première :
Le jour a<vait encor cette même lumière
Qui du ciel embelli couronna les hauteurs
Quand Dieu la fit tomber de ses doigts créateurs...
Rien na^vait dans sa forme altéré la nature
Tout sui'vait sa loi douce et son premier penchant.,,
La prière semblait à la clarté mêlée ;
Et sur cette nature encore immaculée
Qui du njerbe éternel a'vait gardé l'accent.
Sur ce monde céleste, angélique, innocent.
Le matin, murmurant une sainte parole,
Souriait, — et F aurore était une auréole...
Eh bien ! les six premiers sont de Vigny {Le Déluge) et les six derniers de Hugo {Le Sacre de la Femme).
" Et maintenant, a continué M, Jean Aicard, à qui attribuerons nous le distique suivant :
Et la beauté du monde attestait son enfance. Et rien n était petit quoique tout fût enfant ?
" Le premier vers est d'Alfred de Vigny et le second de Victoi Hugo. Seulement le premier est de 1823 ; le «econd de ces vers es dans La Légende des siècles, première série, publiée en 1859. "
Voilà donc les jeux poétiques de ce poète !
��Dans rOpiNioN du 14 février M. André du Fresnois paru de Flaubert h seize ans — et il prêche contre la contrainte :
Son talent est fait en grande partie de contrainte : il en est de même de son style, La preuve est éclatante désormais — elle l'a été du jour où l'on a commencé du publier ses inédits — de la fécon- dité de Flaubert. Livré à sa verve, l'homme qui s'est peint lui-même, suant et geignant sur les phrases, écrivait d'abondance : il a appris à écrire difficilement. On lui fait généralement un mérite de cette
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