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788 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

des châles de couleurs vives. Les hommes sont vêtus comme des trappeurs quelconques. Ils ont beaucoup perdu le sentiment de Thonneur et de la parole donnée et con- trastent en cela avec leurs frères de TEst.

A chaque arrêt du bateau, tous ces gens sur les passe relies : Indiens, Chinois, Japonais, bûcherons aux chemises jaunes ou vertes, font des taches de couleurs gaies.

C'est la limite extrême du Far West. Les touristes même ne dépassent guère Victoria. Les passagers sont des habitants du pays, ceux vus sur les débarcadères.

Quand Mrs. Donahoo se promène sur le quai, elle est tout de suite entourée de femmes lui parlant en indien, très vite, touchant ses vêtements avec des sourires admi- ratifs. Dès les premiers jours, on voit que Miss Paine ne lui est pas sympathique. Elle a dû ne l'inviter que par caprice. Pour moi, jusqu'à présent, elle semble avoir une grande affection, que je n'arrive pas à lui rendre. Je la sens vraiment trop différente et trop peu sûre.

22 juillet.

Nous stoppons devant une mise en boîte de saumons et avons la chance d'arriver en même temps qu'un bateau rempli de ces poissons qui brillent au soleil. Les hommes les soulèvent avec des crochets, et les jettent sur une planche qui s'élève à la manière d'un tapis roulant. Les poissons sont retenus par des planchettes fixées à espaces réguliers. Ce monte-charge les transporte dans un grand hangar, où ils sont grattés, nettoyés, coupés et mis en boîtes. Dix mille saumons par jour sont ainsi préparés.

Le lendemain, vers le soir, le " Tees " s'arrête devant une station baleinière. Trois baleines sont là, sur un grand

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