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LA JEUNESSE d'iBSEN 8i

fond en comble. " Cette forteresse fut construite en pierres, avec son frère Nikolaï, sur un tertre du voisinage. Henrik Jaeger suppose qu'il aura voulu ainsi reproduire quelque fait historique, pour mieux s'en rendre compte. C'est très vraisemblable. De bonne heure, il aima se rendre compte. Mais il n'a pas dit quelle était son idée, car sa pensée était solitaire.

Il parut sans doute trop ambitieux d'envoyer à r " école latine ", ou lycée de Skien l'enfant pauvre. Il suivit les cours d'une école privée à l'usage des classes moyennes, où les mêmes matières étaient enseignées, sauf le latin. Il dut parcourir chaque jour à pied la distance qui séparait Venstœb de la ville : la vie était rude, en ce temps-là, et cela n'était pas exceptionnel. L'école était dirigée par deux licenciés en théologie, Johan Hansen et William Fredrik Stockfleth. Celui-ci vivait encore en 1892, lorsque J. B. Halvorsen rédigea l'article Ibsen de son dictionnaire des écrivains norvégiens, et il fut prié de résumer ses souvenirs. L'ancien maître se rappelait son élève comme un garçon tranquille, aux yeux singuliers, qui montrait un goût peu ordinaire pour le dessin, mais que rien, en dehors de cela, dans son allure et ses dispositions, ne faisait remarquer. ^ Le cours de religion, qui était donné par l'autre directeur, semble avoir été celui qui intéressait le plus Ibsen, et il complétait les leçons

^ J. B. Halvorsen, Norsk Forfatter-Leksikon, t. III, p. 3.

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