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Page:NRF 11.djvu/891

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��NOTES

��LA LITTERATURE

��UNE PHILOSOPHIE PATHÉTIQUE, par Julien Benda (Cahiers de la Quinzaine).

Sur le caractère, les intentions, et la portée de ce libelle, un aveu de l'auteur nous renseigne suffisamment : " La guerre des mots, dit M. Benda, c'est en réalité la guerre des valeurs pour l'occupation de ces places fortes qu'on appelle les mots. " M. Benda sait le prestige de ces ** verbes sacrés ", aussi le con- fisque-t-il à son profit : il utilise la puissance maléfique des mots contre la philosophie bergsonienne ; il aflfuble cette philosophie d'ornements postiches, et se prépare une attaque facile, mais une victoire illusoire. Grâce à des définitions fabri- quées de toutes pièces, M. Benda combat non une véridique image du bergsonisme, mais un fantoche de paille auquel ensuite il est aisé de mettre le feu ; et, pour donner à sa thèse une apparence de vraisemblance, il a soin d'emmêler ces défini- tions arbitraires, citant tantôt des phrases de V Evolution Créatrice, plus souvent encore des formules empruntées à des bergsoniens ou à des écrivains auxquels il confère d'autorité l'ordination bergsonienne : ces quelques phrases, découpées de ci de là et isolées du contexte, se prêtent à toutes les inductions. Pour étayer la chancelante fragilité des plus fantaisistes interpréta- tions, M. Benda appelle à son aide M'"^ de Noailles et

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