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LA MARCHE TURQUE I97

et commence une série de petits saluts de la main tandis que le train s'ébranle lentement aux sons de la polka des roses exécutée par des instruments de cuivre avec une bouffonne profusion de couacs.

Cet après-midi nous allons à la Mosquée des Derviches. Un jardin clos l'entoure ; faisant face à l'entrée de la Mosquée, une suite de petites salles, qui sont je crois les chambres des derviches célibataires, ouvrent sur le jardin, qu'elles enclosent. D'autres salles plus grandes et de plus bel aspect sont réservées aux dignitaires. Avec une cour- toisie exquise l'un de ceux-ci, au nom du chef des der- viches, nous invite à nous asseoir un instant. Nous entrons dans une sorte de kiosque, largement ouvert de deux côtés sur le jardin, à l'extrémité du bâtiment où sont les logements des derviches.

Aucun meuble ; point d'autres sièges que ces bancs latéraux où nous nous asseyons. Ah ! combien volontiers, déchaussé, je m'accroupirais sur ces nattes, à la manière orientale, ainsi que je faisais dans la Mosquée Verte !... On nous offre le café. A travers le drogman j'exprime nos regrets de n'être point à Koniah le jour qu'il eût fallu pour assister à une de leurs cérémonies bi-mensuelles. C'est, plus encore que leur danse au tournoiement mono- tone et que avions pu voir à Brousse, leur musique que je regrette. Je voudrais connaître l'âge de cette musique, et si dans tous les couvents de derviches elle est la même ? Quels sont leurs instruments?... Pour répondre à mon insistance, l'un des derviches va chercher deux longues flûtes de bambou, à embouchure terminale, et un carnet assez volumineux qu'ils me tendent, où, récemment,

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