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MADEMOISELLE IRNOIS


AVANT-PROPOS


Cette nouvelle du Comte de Gobineau que nous publions aujourd’hui, parut en feuilleton dans le National, durant les mois de janvier et de février 1847. Mais qui feuillette encore le National ? Il eût été vraiment dommage de ne pas tirer de l’oubli cette œuvre alerte et vivante qui appartient à l’époque la plus laborieuse de l’existence de notre auteur.

On peut en effet, sans trop d’arbitraire, diviser la vie intellectuelle de Gobineau, en trois périodes : la première et la dernière plus spécialement littéraires ; la seconde presque exclusivement consacrée aux travaux d’ethnologie et d’anthropologie. Une tragédie, des vers, de nombreux romans illustrent les deux périodes qui vont de 1844 à 1853 et de 1876 à 1877. Entre 1853 et 1876 s’insèrent l’Essai sur l’inégalité des races humaines, la Lecture des textes cunéiformes, le Traité des écritures cunéiformes, les Religions et les Philosophies dans l’Asie centrale. Trois ans en Asie, l’Histoire des Perses, — bref tous ou presque tous les ouvrages scientifiques de Gobineau.

Ces dates ont leur enseignement et, mieux que de longs commentaires, dévoilent tout un pan de la psychologie de l’auteur de l’Essai. Voici un jeune homme frémissant d’enthousiasme, d’une prodigieuse activité littéraire, dont la belle fièvre ne s’apaise et ne se satisfait que dans la création intellectuelle. Et c’est V Alexandre, le Prisonnier chanceux. Ternove, la Chronique rimée de Jean Chouan, les Adieux de Don Juan,