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Page:NRF 13.djvu/10

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2 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

dans leur esprit, devait être surtout un terrain propice à la création, qu'une critique intelligente maintiendrait constamment ameubli. Plutôt qu'à poser des axiomes et qu'à prescrire des règles, ils songeaient à écarter les broussailles de toute sorte, j 'entends les préoccupations d'ordre utilitaire, théorique ou moral, qui pouvaient gêner ou déformer la végétation spontanée du génie ou du talent. Si l'on préfère, ils rêvaient d'établir, dans le royaume de la littérature et des arts, un climat rigoureu- sement pur, qui permît l'éclosion. d'œuvres parfaite- ment ingénues..

C'est le même programme que se propose aujourd'hui le groupe considérablement grossi, mais toujours pareille- ment' inspiré, des collaborateurs de la- Nouvelle Revue Française.

La guerre est venue, la guerre a passé. Elle a profondé- ment bo\ileversé toute chose, et en particulier nos esprits. Elle a remis chacun de nous auicreuset et a. recomposé à plusieurs d'entre nous une âme véritablement nouvelle. Plus d'un osera lui rester à jamais reconnaissant de l'avoir ainsi comnœ^ recommencé sur un notiveacuet plus parfait modèle.

Et pourtant, malgré cette refonte morale et psycholo- gique qu'elle nous a fait à tous subir, nous revenons, plus délibérément si c'est passible qu'autrefois, à notre premier dessein. Notis voulons refaire une revue désintéressée, uwe- revue où l'on continuera de juger et de créer en toute liberté diesprit, non pas « comme si rien ne s'était passé », mais en continuant de n'obéir, dans chaque ordre, qu'à des principes spéci-fiques.

Si ron* nous derctande ce qui peut: bien nous encx)U-'

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