Page:NRF 13.djvu/1025

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DONOGOO-TONKA IOI7

Soudain il se propage une certaine inquiétude. Les chiens galopent en rond et aboient.

Les hommes quittent leur travail. Ils aperçoivent on ne sait quoi. Ils se ramassent peu à peu. Quelques-uns sont allés prendre un fusil dans leur cabane.

Maintenant ils sont groupés autour du poteau et ils regardent tous une région de l'espace que nous ne voyons pas. L'écriteau qui n'a pas bougé depuis l'autre fois les domine et les nomme. Eux n'y pensent point ; ils sont tout à leur alerte. Mais nous, nous sommes saisis d'une émotion singulière ; nous ne pouvons détacher nos yeux de cette petite troupe serrée autour du poteau ; de cette chose naissante et inquiète dont le pot eau prononce le nom.

Ce qu'on guettait paraît enfin : cinq hommes, avec deux ânes et im mulet, le tout fourbu.

Le premier regard des arrivants est pour l'écriteau. Donogoo-Tonka ! Malgré leur fatigue, ils font un geste de jubilation, un seul, il est vrai.

Du même coup, le groupe des fondateurs se détend un peu. On cause. Nous devinons bien ce qui se dit.

« C'est ici Donogoo ?

— Sûr. Vous voyez.

— Pas très grand, Donogoo.

— Moins grand que Chicago, sûr. Mais ça peut venir.

— On est bien ?

— Parfaitement bien. Paysage épatant. Chmat sain. Voyez : mines superbes.

��Et on trouve de Tor? Oui, pas mal. De quel côté?

�� �