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I0l8 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Un des Fondateurs indique la rivière du geste. Il y a un moment de silence. Les arrivants ne jugent pas ça encore des plus clairs. Mais ils sont si abrutis de fatigue qu'ils ne cherchent pas les difficultés.

Ils disent que leurs provisions sont finies, qu'ils ont faim, que deux mulets leur ont crevé en route, et qu'il a fallu abandonner le chargement.

Les Fondateurs deviennent aimables. Certes, Donogoo n'est pas sans ressources. Nourriture, boisson, logement, on peut se procurer tout cela à Donogoo. Mais la vie y est très chère, horriblement chère. Si ces messieurs ont de l'argent... On s'approche de la baraque-buvette. L'un des Fon- dateurs, qui en est le tenancier, y pénètre, pose cinq gobelets sur le comptoir et cinq biscuits. Il offre même un peu de pâte d'anchois. Mais il faut payer d'avance. Ce qui est fait.

Les autres ont encore faim. On leur sert des harengs. Très cher, le hareng, messieurs, hors de prix ! Veuillez songer ! A cette distance de la côte ! Puis on s'occupe du logement.

La grande baraque de gauche, voilà précisément l'affaire. Elle sera débarrassée en un tour de main. A moins que ces messieurs n'aiment mieux prendre une tente en location ?

On discute. Deux de ces messieurs décident de partager une tente. Les trois autres logeront dans la baraque.

Mais l'on ne trouve pas que le nécessaire à Donogoo- Tonka. L'un des Fondateurs ressort de sa cabane avec une guitare. Il s'installe au pied du poteau. Deux autres s'accroupissent près de lui.

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