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Page:NRF 13.djvu/264

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256 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

d'une horloge démontée, et que j e remis chacun dans la poche exacte, bon horloger après quatre ans, sans qu'il m'en restât un seul inutile et mystérieux. Cher Pavel, anonyme et parfait dans les combats, ainsi que tous, comme une montre !

La lune était couchée ; toutes les lumières étaient mortes ; il n'y avait plus de clair, dans l'hôpital et dans Château- roux, car miss Daniels ne se souciait pas de tomber ou de se heurter, que le court chemin qui menait sinueusement, par des escaliers et par des angles droits, de chacune de nos deux chambres à un ami inaccessible...

��*

  • *

��Une femme curieuse ne tourne pas en vain autour de deux cerveaux.

— Et dans la vie, qu'as-tu fait ? m'écrivit enfin Pavel. Car, un peu ivre de Champagne, il laissait miss Daniels

faire un trajet pour une seule phrase.

— Rien d'irrémédiable, Pavel, j'ai voyagé. Je ne suis pas marié. Je travaille... En te quittant j'ai préparé plusieurs diplômes en Sorbonne et à Harvard ; il y a deux ou trois petits arpents de science ou d'art où je détiens, plus qu'aucun homme au monde, la vérité et où je reçois désormais ceux qui s'y aventurent : la question des salaires agricoles dans l'arrondissement de Lapalisse, les rapports métriques entre les hymnes d'Alamanni et les odes pindariques de Ronsard, avec une annexe sur les rythmes mouvants de Platen ; la distinction dans les dialogues de Léon Hébreu entre les degrés du demi-cercle et du cercle entier des choses. Voilà les trois petits fonds

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