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paysages exotiques. On trouverait dif&cilement la centième partie du pouvoir évocateur de ces peintures à la fois pri- mitives et raffinées dans les tableaux à grands frais exécutés par nos ridicules « Orientalistes ».
Ce besoin puéril de sujets inédits, extraordinaires, ce goût pour les spectacles les moins quotidiens s'exprime dans un grand nombre de lettres de Gauguin : « Ici mon imagination commençait à se refroidir», écrit-il au moment de quitter Tahiti pour les Marquises. Il croit qu'avec « des éléments tout à fait nouveaux et plus sauvages » il va faire « de belles choses ». Puis plus tard, envisageant la possibilité de rentrer en Europe il écrit ; « J'irai alors m'établir de votre côté dans le Midi quitte à aller en Espagne chercher quelques éléments Nou- veaux. » Cette obsession du « nouveau », cette recherche de l'inattendu par l'exotisme, voire par le « sauvage », il l'affirme dès qu'il parle Art. Enumérant ce qu'il a fait eil deux ans de séjour, il ajoute au chiffre de ses peintures «quelques sculp- tures ultra- sauvages. » Plus loin il conseille : « Ayez tou- jours devant vous les Persans, les Cambodgiens, et un peu l'Egyptien. La grosse erreur, c'est le Grec, si beau qu'il soit. » Voilà, pour un esprit français, un langage bien difficile à com- prendre, n'est-ce pas 1 Parle-t-il technique, il renonce au mé- tier complexe pour dire, par exemple, de ses essais xylogra- phiques: « C'est justement parce que cette gravure retourne aux temps primitifs de la gravure qu'elle est intéressante, la graVure sur bois comme l'illustration étant de plus en plus comme la photogravure, écœurante. «Nouvelle erreur et pré- jugé néfaste que de croire plus « artiste» l'utihsation d'un mé- tier simplifié. Le raffinement, au contraire, ne consiste- t-il pas enl'emploi d'un métier difficile pour un résultat en apparence simple ? De combien de faux-primitifs, autant peints que gravés, Gauguin est-il responsable, pour n'avoir pas su mon- trer que la vulgarité de l'art actuel ne tient pas à la com- plication des techniques, mais bien plutôt à la bassesse
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