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��CONSIDERATIONS SUR LA MYTHOLOGIE GRECQ.UE

FRAGMENTS DU TRAITÉ DES DIOSCURES

��La fable grecque est pareille à la cruche de Philémon, qu'aucune soif ne vide, si Ton trinque avec Jupiter. (Oh ! j'invite à ma table le Dieu !) Et le lait que ma soif y puise n'est point le même assurément que celui qu'y buvait Montaigne, je sais — et que la soif de Keats ou de Goethe n'était pas celle même de Racine ou de Chénier... D'autres viendront pareils à Nietzsche et dont une nou- velle exigence impatientera la lèvre enfiévrée... Mais celui qui, sans respect pour le Dieu, brise la cruche, sous prétexte d'en voir le fond et d'en éventer le miracle, n'a bientôt plus entre les mains que des tessons. Et ce sont les tessons du mythe que le plus souvent les mythologues nous présentent ; débris bizarres où l'on admire encore de-ci, de-là, comme sur les fragments d'un vase étrusque, une accidentelle apparence, un geste, un pied dansant, une main tendue vers l'inconnu, une poursuite ardente d'on ne sait quel fuyant gibier, un chaînon détaché du

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