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Page:NRF 13.djvu/564

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556 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

plus de soixante ans ! Comment donc avez-vous fait pour vivre jusqu'ici ? Combien de choses que nous n'aurions jamais cru faire et que nous avons faites tout de même ! Combien de coups qui ne nous ont fait aucun mal ! Combien d'ennemis par terre ! Combien d'obstacles dépassés !

LE PRINCE. — Il y a la maladie devant moi.

LAD Y U. — La maladie comme c'est intéressant I La guerre est toujours une chose intéressante. S'aperce- voir que l'on a une force, ou un cœur, quelle décou- verte !

LE PRINCE. — Il y a la mort.

LAD Y U. — Nous en viendrons à bout comme du reste avec l'aide de Dieu ! Merci à Dieu, je le dis du fond du cœur, qui à cinquante ans me permet enfin d'atteindre la jeunesse et de voir le jour d'aujourd'hui !

Libre de cœur ! Libre d'esprit ! Franche de tous les attachements stupides et de tous ces désirs odieux autour de moi jadis !

Inspiratrice, conspiratrice ! toute entourée d'amis dont je suis l'âme,

Conmie au temps où toute une salle venait boire à mesure à mes lèvres la parole et je la voyais dans ces milliers d'yeux en vie étinceler comme de l'argent I

Et non plus dans cette belle lumière d'Italie comme une pierre sous la cascade qui n'en retient pas une goutte.

Mais ce qu'est un cœur pleinement dilaté comme une vasque profonde et généreuse

D'où s'échappent de temps en temps de grandes nappes irréguHères, le trop-plein qu'elle n'est pas capable de retenir !

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