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LE PÈRE HUMILIÉ 561

rain à tous deux, votre tuteur aussi,[qui n'aviez plus père ni mère.

C'est lui qui vous a élevés dans son palais, Orso et vous, quand i] n'était encore qu'évêque. Oui, j'ai appris tout cela ce soir.

ORIAN. — Vous êtes bien renseignée. Ma famille est de Savoie, mais ma mère était Milanaise.

PENSÉE. — La mienne est Juive, vous le savez.

ORIAN. — Non, je ne le savais pas.

PENSÉE. — Je veux que vous le sachiez. Une Juive convertie naturellement. Mon père lui aussi est im bon catholique.

C'est à cela qu'il doit sa fortune. Quoi! votre frère Orso ne vous a pas appris tout cela ?

ORIAN. — Il ne sait rien de plus que je ne sais.

PENSÉE. — A quoi lui sert-il donc de me suivre comme il le fait depuis le jour où je l'ai rencontré avec vous ?

L'autre jour pendant que nous roulions à travers la Campagne, j'entendais le galop de son cheval derrière nous.

Et pendant que nous laissions l'attelage souffler, il était là sous un tombeau qui nous regardait, enveloppé dans sa grande cape romaine. Ma mère l'a vu.

C'est quelque chose bien près de vous qui s'intéresse à moi.

ORIAN — Orso est un bon enfant qui fera tout ce que je lui dis.

PENSÉE. — Sans doute il vous aime plus que moi.

ORIAN. — Il a été avec les Chemises-rouges quelque temps, c'est moi qui l'ai tiré de là et qui l'ai engagé dans les troupes papales.

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