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Page:NRF 13.djvu/598

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590 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

ORSO. — Père, si l'on réfléchissait, il n'y aurait pas beaucoup de mariages au monde' et beaucoup de villes.

LE PAPE PIE. — Voilà le militaire qui mène tout tambour battant î

ORSO. — Père, ce ne sont pas- des vieillards qui se marient, ce sont des jexmes gens.,

LE PAPE PIE. — Ainsi, s'il n'y avait point cette crainte de faire de la peine à ton frère.

Ce ne seraient point Nos conseils qui t'arrêteraient ?

ORSO. — Il me faudrait un ordre positif. Autrement ce n'est pas vous qui vous mariez,, c'est moi, pauvre petit bonhomme !

Et qui endure les conséquences.

LE PAPE PIE. — Et que cette jeune fille ne t'aime pas» ce n'est point cela non plus qui t'arrêterait ? Allons, n'hésite pas, sois franc.

ORSO. — Père, vous le voulez, eh bien, pour dire la vérité, non, oe n'est point cela qui m'arrêterait.

Puisque je l'aime, poiuquoi ne m 'aimerait-elle pas ? Puisque je suis capable de la prendre en mains, pourquoi ne la prendrais- je pas ?

Cela arrêterait Orian, parce qu'il n'est pas assez patient et assez simple.

Il n'y a rien à quoi on n'arrive avec de la patience et de la douceur et de la sympathie, et un peu d'autorité, et un certain savoir-faire.

LE PAPE PIE. — Cette mère qui ne verra pas ses enfants.

ORSO. — Eux-mêmes la verront.

LE PAPE PIE. — Et cette famille que tu connais, ce

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