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LA SYMPHONIE PASTORALE 769

térieuses, s'éclairèrent pour moi peu ensuite ; je les ai rapportées telles qu'elles m 'apparurent d'abord ; et ce jour-là je compris seulement qu'il était temps que Ger- trude partît.

12 mars.

Je m'étais imposé ce devoir de consacrer quotidien- nement un peu de temps à Gertrude ; c'était, suivant les occupations de chaque jour, quelques heures ou quel- ques instants. Le lendemain du jour où j'avais eu cette conversation avec Amélie, je me trouvais assez hbre, et, le beau temps y invitant, j'entrdnai Gertrude à travers la forêt, jusqu'à ce repli du Jura où, à travers le rideau des branches et par delà l'inomense pays dominé, le regard, quand le temps est clair, par dessus une brume légère, découvre l'émerveillement des Alpes blanches. Le soleil décHnait déjà sur notre gauche quand nous parvînmes à l'endroit où nous avions coutume de nous asseoir. Une prairie à l'herbe à la fois rase et drue dévalait à nos pieds ; plus loin pâturaient quelques vaches ; chacune d'elles, dans ces troupeaux de montagne, porte une cloche au cou.

— Elles dessinent le paysage, disait Gertrude en écou- tant leur tintement.

Elle me demanda, comme à chaque promenade, de lui décrire l'endroit où nous nous arrêtions.

— Mais, lui dis- je, tu le connais déjà ; c'est l'orée d'où l'on voit les Alpes.

— Est-ce qu'on les voit bien aujourd'hui ?

— On voit leur splendeur tout entière.

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