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Page:NRF 14.djvu/13

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SAMUEL BUTLER 7

subsiste, mais rangée dans le musée idéal de l'Histoire Littéraire, et classée selon sa place et sa date, Samuel Butler a pu voir la sienne commencer à percer, à être discutée et appréciée, et cela au même titre et sur le même plan que les œuvres de début de jeunes gens qui auraient pu être ses fils. L'homme, que les gens de sa gé- nération avaient pu considérer comme un vieux raté, appa- raissait maintenant comme un des princes de la jeunesse. De sa renommée et de son influence, il ne put voir que le tout premier commencement : une aube indécise. Du reste, pour entrer dans cette existence posthume, dans cette " vie du monde à venir " qu'il considérait comme la seule vraie vie future et la seule immortalité désirable, il fallait que sa vie corporelle prît fin. Alors, il y eut un intervalle de silence. Puis, quelques notices nécrologiques, en Angleterre et en Italie : les fleurs et couronnes des, amis. Mais en 1903 la publication des inédits commença* Ainsi va toute chair, le roman écrit par S. Butler entre 1873 ^^ 1884, — et que des raisons d'ordre intime l'avaient empêché de publier, — parut enfin, étonnant les plus fameux romanciers de l'Angleterre par ses qualités techniques, sa hardiesse et sa nouveauté. Alors tout ce qu'il y avait de gens aimant les lettres, dans le monde anglais, sut qui était ce second Samuel Butler, dont, jusque-là, on n'avait vu le nom que dans les préfaces de Bernard Shaw. Vint la publication, dans une grande revue, des Notes extraites des Carnets de S. Butler. L'intérêt et la curiosité augmentèrent et, devant l'insis- tance des lecteurs de plus en plus nombreux, un à un les livres mort-nés ressuscitèrent et vinrent se ranger, à la devanture des librairies, auprès des plus récents ouvrages

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