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NOTES 289

donner le loisir de composer sans hâte. Ses amis qui connais- sent son prochain roman l'Etoile Matutine assurent que nous posséderons demain notre Kipling.

Cela n*a rien qui puisse surprendre ceux qui ont suivi, avec une confiance déjà récompensée, l'évolution de son talent. Souhaitons simplement que désormais l'instinct lyrique s'y développe librement et brise les lisières de la drôlerie verbale où M. Pierre Mac-Orlan a cru habile et sage de le retenir trop souvent. Roger allard

�� ��ŒDIPE, ROI DE THÈBES, pièce en 3 parties et 13 tableaux de M. Saint Georges de Bouhélier (Cirque d'Hiver).

Ce n'est pas sans appréhension qu'un admirateur de Sophocle entre en ce moment au cirque d'Hiver. S'il ne sait prendre son parti des mœurs du siècle et de la confusion où se débattent tous les arts, il emporte de sa soirée un sentiment de gêne et même de souffrance. Il a pourtant lu sur la porte : Spectacles Olympiques ; il était prévenu. Recherchant les raisons de son déplaisir, il se demande alors si celui-ci vient de la pièce ou de la mise en scène de la pièce, et laquelle a desservi l'autre, ou bien si elles ne se sont pas desservies réciproquement. A qui a-t-on manqué en cette affaire ? Je crois bien que c'est à Sophocle et que si M. Gémier n'a pas toujours montré assez d'égards envers le texte de M. de Bouhélier, c'est que ce texte n'en était pas toujours digne et que M. de Bouhélier, en récrivant Œdipe Roi lui avait donné le premier l'exemple du sans-gêne, sinon de l'irrespect.

Je ne suis plus de ceux qui tiennent à tout prix pour Poriginalité du sujet et qui réclament d'un auteur qu'il crée

    • tout de rien " — ce qui d'ailleurs est impossible ; mais un

auteur en acquiert à bon compte l'illusion quand il a bâti dans sa tête avec les éléments de la réalité l'apparence d'un

    • sujet neuf ". Sans doute existe-t-il des " sujets neufs ", même

parmi les plus rebattus, car l'homme change, tout au moins

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