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d'une organisation du travail intellectuel 345

Le temps n'est plus d'ailleurs où le penseur, sans sortir de chez lui, élaborait les formules où la raison puisait un universel sommeil. La science n'est plus que l'image réduite de la vie. Il est temps qu'elle serve à l'homme.

V. — PRINCIPE DE l'autorité

Egalité rigoureuse des travailleurs : tel est le principe qui seul justifie l'autorité, dispose l'esprit à se soumet- tre, rend l'organisation possible et permet l'exacte divi- sion de la tâche sociale. Renonçons à nous diriger, si nous persévérons à nier l'égalité.

La soumission de l'homme à l'homme est esclavage. La soumission de l'esprit au fait est la condition première de la liberté. L'autorité, dès que nous la sentons utile, cesse de nous paraître tyrannique. Son utilité est liée à sa compétence.

A l'égalité absolue en droit s'oppose en fait l'inégalité du savoir. Notre liberté a pour vraie mesure notre connaissance. Nous ne sommes indépendants que par l'esprit. Celui qui acquiert la plus vaste science et de l'organisation naturelle des choses et de l'organisation rationnelle des sociétés atteint le degré supérieur de la liberté. Car les hommes tendent toujours à s'organiser suivant les conceptions les plus parfaites engendrées par l'esprit. Nous envisageons constamment une certaine forme d'organisation, plus savante que celles d'aujour- d'hui, dont l'expérience et la réflexion ont suscité l'idée.

Les hommes les plus intelligents et les plus expéri- mentés ont le plus de titres à commander. A vrai dire, leur domination n'a pas un caractère absolu, car la

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