30 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE
voulut pas, non plus, le publier avant que certaines per- sonnes, qui lui avaient servi de modèles — à leur insu — n'eussent disparu, et c'est pour ces raisons que Ji7isi va toute chair ne parut que deux ans après sa mort. En 1886 un des modèles de Butler disparut : c'était le Rév. Thomas Butler qui, n'ayant pu déshériter complètement son fils aîné (le cadet, Thomas, étant mort en 1884), lui laissa d'amples revenus. Du reste, Butler, qui avait 50 ans, ne changea rien à son train d'existence, et ne quitta pas son petit appartement de Clifford's Inn. Le seul " luxe " qu'il se paya fut de prendre un jeune homme, Alfred Cathie, qui lui servit à la fois de valet de chambre, d'intendant et de secrétaire, et qu'il traitait plutôt en ami qu'en serviteur. Il vendit toute l'argenterie de famille qui lui revint dans la succession de son père, et ce ne fut qu'à la veille de sa mort que l'idée lui vint d'acheter un hôtel particulier, d'avoir des domestiques, et de commencer à vivre d'une manière moins ascétique.
En avril-mai-juin 1890 il donna à la Unhersal Review (à laquelle il collabora irrégulièrement de 1888 à décembre 1890) une série d'articles sur U Impasse du Darwinisme. Ce fut sa dernière contribution à la littéra- ture du Transformisme. Mais il ne se désintéressa jamais complètement de la question, et observa de près les développements ultérieurs du Darwinisme : la faveur, puis la défaite du Weismannisme. Sans doute, s'il avait vécu plus longtemps, il aurait eu quelque chose à dire sur le mouvement qui sortit, vers 1900, de la mise en lumière des hypothèses et des découvertes de Mendel. Vers la fin de sa vie, nous voyons par les notes de ses Carnets qu'il
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