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SAMUEL BUTLER 3 I

avait conçu l'idée de rattacher les lois de la biologie aux lois de l'énergie, et qu'il avait ébauché — mais sans la préciser — une théorie analogue par certains points à celle que M. H. Guilleminot ^ vient d'exposer sous le nom de " loi de l'Option Vitale ".

Il est certain que les livres à sujet scientifique, qui forment un bon tiers de l'œuvre de Samuel Butler, sont plus importants comme ouvrages littéraires que comme ouvrages scientifiques ; mais si on considère leurs dates de publication, on doit reconnaître qu'ils méritent une place, et non des moindres, dans l'histoire des théories transfor- mistes. Ils ont ceci de commun avec le poème de Lucrèce, qu'il faut les considérer au double point de vue de la littérature et de l'histoire d'un grand mouvement scienti- fique. N'a-t-il pas été le premier à oser dire, à l'apogée de la gloire de Charles Darwin, que le Transformisme était né en France un siècle auparavant, et à apprendre aux savants de son temps que c'était dans BufFon, dans Erasme Darv/in et chez Lamarck qu'il fallait chercher les premières hypothèses touchant l'évolution organique ? N'a-t-il pas été, chronologiquement, le premier des néo- lamarckiens ? N'a-t-il pas, seul et le premier, fourni une hypothèse et tenté une explication logique touchant cette " mémoire de la cellule vivante " à laquelle tant de biologistes ont fait appel, depuis Haeckel jusqu'à Le Dantec ? Et cependant, quelle place a-t-on fait à son nom et à ses travaux dans les histoires du Transformisme parues depuis la publication de La Vie et V Habitude ? Pour deux ou trois auteurs qui le citent (Vianna de Lima

^ La Matière et la Vie (Flammarion, 19 19).

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