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Page:NRF 14.djvu/368

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362 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Pars !.. mais pars donc !.. sauve- toi, petite brute, puis- qu'ils t'ont lâchée!.. Ne crois pas à leur bonté... Tu n'y crois pas, n'est-ce pas?.. Oui, pensez-vous!., parbleu !.. Ce sont des lâches... ils n'osent pas... ils n'ont pas su choisir... ils ont eu peur de décider... ils ont eu peur... et ce sont des personnes aisées et très convenables qui ne pouvaient avoir le moindre ennui à cause de toi... ils ont eu peur de leur désir... ils ont eu peur de leur plai- sir...

S'ils n'avaient pas leurs comptes-faits des crimes et délits, les juges aussi auraient peur.

Là... à la table d'angle... près de l'assiette de fruits... un autre porte-monnaie... prends!., et prends garde... mais prends surtout... fais vite!

Ils n'ont rien vu.

Toi, quelque jour, si l'on te couche dans du linge propre, au creux du panier de roses, peut-être sauras-tu juger sans comptes-faits les délits et les crimes. Qui sait si, pour que tu atteignes à tant de sagesse, il ne faut pas encore que tu leur voles une autre bourse, et qu'ils te voient, et qu'ils te prennent et que, cette fois — cela peut dépendre de la qualité du mousseux — ils osent ?

La criminalité ne décroît pas. Mais à présent, pour aller du poste au dépôt, la voiture cellulaire automobile ne met pas dix minutes.

— C'était une boche, oui madame, une de leurs secré- taires. Une blonde, pas du tout comme les boches de caricature; jolie fille, une boche quand même. Elle ve- nait tous les jours m'acheter de la parfumerie, des épin- gles, des bigoudis, de l'odeur, des bêtises, quoi. Un jour que Félix était en permission, il lui a dit : «Tenez, voilà

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