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Page:NRF 14.djvu/374

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J’imagine que cet isolement est propice à la spéculation scientifique car, après plusieurs années de labeur, Léonard a conduit ses recherches à leur terme. Le fruit de ces recherches est, je vous l’ai dit, tout à fait précieux, tout à fait admirable. Je ne saurais vous en entretenir convenablement dans les limites d’une lettre; toutefois, pour satisfaire au plus gros de votre curiosité, je dois vous dire qu’il s’agit d’une découverte intéressant la biologie. Léonard a obtenu de si concluants résultats qu’il n’est pas insensé d’en espérer un grand bien, matériel et moral, pour l’humanité. Je prononce à dessein le mot moral, bon ami, car, bien qu’étranger aux secrets des sciences naturelles, vous admettrez volontiers avec moi qu’il n’est pas absolument impossible, en principe, de modifier à la longue les mœurs des êtres vivants en améliorant adroitement les conditions de leur vie organique.

La découverte de Léonard a donc ceci d’important qu’elle intéresse cette partie de la science biologique qui n’est pas indifférente à l’âme. Pour plus de clarté, sachez que Léonard a pu, en traitant de certaine façon les éléments qui composent un organisme vivant, faire acquérir à ces éléments des fonctions nouvelles et, partant, conférer à cet organisme des pouvoirs capables de développer son influence et d’étendre le domaine de son activité.

Je ne saurais vous en dire davantage sur les expériences de Léonard sans violer, en quelque sorte, un secret, parce que, sachez-le, bon ami, les derniers travaux de ce savant n’ont, à l’heure actuelle, reçu aucune publicité dans notre royaume. Peut-être même s’écoulera-t-il beaucoup de temps avant que le nom de Léonard ne passe la