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MŒURS SCIENTIFIQUES EN AUSPASIE 37 1

— Le moment, me dit-il, est venu pour moi d'en appeler au jugement de tout le monde savant. 11 me devient difficile de tenir secrets des travaux qui doivent entrer au plus tôt dans la voie des applications pratiques. J'apporte des notions dont l'imprévu peut surprendre mais dont les conséquences sont de nature à remuer pro- fondément la société. 11 doit sortir de là beaucoup de bien. J'ai fait lever dix copies de mon mémoire et les vais adresser sans retard aux dix personnes savantes pour lesquelles je ressens la plus fervente admiration, le res- pect le plus justifié. J'ai songé, tout d'abord, à Joachim Juredieu-Desbrosses et j'ai, par avance, quelque émotion à l'idée que le vieux maître va connaître le fruit de mes recherches. Bien entendu, je fais porter aujourd'hui même une des copies à Mascarol ; peut-être voudra-t-il se souvenir de mon nom. J'ai songé également à Cussac, à Gaupillat, dont j'honore infiniment l'existence labo- rieuse ; j'ai déjà expédié un des exemplaires à M. Abraham Scrùbe qui m'a toujours montré de la bienveillance. Hnfm je vous cite Bourdonnet, Stanislas Galoche et Robidart. Pour M. Sarcelle-Paroquier, je lui ai porté moi-même mon travail ce matin, avec une lettre, en souvenir du stage que je fis jadis dans son laboratoire. Je regrette de n'avoir pas une copie supplémentaire pour la soumettre à Mathieu Golugo, dont j'aime la probité parfaite et le remarquable sens critique.

Ainsi parla Léonard et j'approuvai vivement la com- position du tribunal qu'il s'était choisi. Il n'y avait là que savants émérites, chercheurs consciencieux, acadé- miciens comblés d'ans et d'honneurs.

Léonard fit donc remettre ces dix copies aux dix per-

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