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SAMUEL BUTLER 33

Gogin peignit le portrait de Butler qui est maintenant à la National Portrait Gallery.

En même temps qu'il travaillait à la biographie de son grand-père, Butler poursuivait une autre étude : celle des poèmes homériques. En cherchant un sujet pour roratorio haendélien qu'il voulait composer avec H. F. Jones, il avait songé aux aventures d'Ulysse, et, une fois ce sujet adopté, il avait voulu se rafraîchir la mémoire en relisant VOdyssée. On ne perd jamais le bénéfice d'une solide instruction classique : la lecture (à 54 ans) de VOdyssée le transporta. Dès lors il eut constamment Homère entre les mains et dans la pensée, au point de savoir les deux poèmes presque entièrement par coeur. Mais un esprit critique comme le sien ne devait pas se contenter de jouir de cette poésie : il y avait le " problème d'Homère ", d'autant plus tentant qu'en s'y plongeant on ne pouvait que mieux goûter la poésie homériqtie. En 1892 il fai- sait, au Collège des Travailleurs, une conférence sur VHumour d'Homère, et scandalisait aussitôt tous les érudits habitués à ne voir dans les poèmes homériques qu'un " texte " capable seulement d'interprétations phi- lologiques et non d'une interprétation humaine. Il avait déjà presque terminé une Traduction de VOdyssée lorsqu'il conçut une hypothèse toUchant le lieu où Une partie ati moins du poème avait été composée : Trapani et le Mont Eryx, en Sicile, correspondaient à la description homé- rique du port de Schérie. Quelques mois plus tard il par- tait pour la Sicile, et ce fut dans Une revue sicilienne, et en italien, qu'il donna la première ébauche de sa théorie de VOdyssée (1893). Dès lors il fit de fréquents séjours à Trapani et dans la région, et son hypothèse se fortifia

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