de la loi. Ce jugement sera sévère. Ce n’est pas sans douleur que je vois un homme si jeune encore, et dont l’avenir s’annonçait si brillant, conduit à cette situation déplorable par une constitution physique que je ne puis que considérer comme radicalement viciée. Mais votre cas à vous n’est pas digne de compassion ; ce n’est pas là votre première faute : vous avez vécu une vie de crimes, et n’avez mis à profit l’indulgence avec laquelle on vous a traité plusieurs fois déjà, que pour enfreindre encore plus gravement les lois et les institutions de votre pays. L’année dernière vous avez été reconnu coupable de bronchite aiguë ; et je constate que, malgré que vous n’ayez que vingt-trois ans vous avez été condamné déjà quatorze fois pour des maladies d’un genre plus ou moins odieux ; enfin, il n’y a pas d’exagération à dire que vous avez passé la plus grande partie de votre existence dans les prisons.
“ Vous avez beau dire que vous êtes né de parents malsains et que vous avez eu dans votre enfance un grave accident qui a complètement ruiné votre santé ; de telles excuses sont la ressource habituelle des criminels ; mais la justice ne saurait leur prêter l’oreille un seul instant. Je ne suis pas ici pour m’occuper de certaines questions métaphysiques assez délicates sur l’origine de ceci ou de cela, questions avec lesquelles on n’en finirait jamais, du jour où on leur aurait entr’ouvert la