Page:NRF 14.djvu/756

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

7^0 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

Qiii fait en un lieu si beau Comme l'ombre en un tableau.

(Ah! le clavier des romantiques..., rinstri^ment moderne — et par conséquent supérieur !)

Ailleurs, ce même critique déclare sans ambages que le public d'aujourd'hui est « profondément inculte. » (Merci). Un peu plus loin, en parlant de quelques poètes contemporains, il dit ceci :

« J'avoue que leur technique me déconcerte. Fidèle aux aphorismes du bonhomne Jourdain, je continue à croire que tout ce qui n'est point vers est prose... Le manque de proportions entre la pensée et le ton apocalyptique dont elle est proférée produit presque un effet de parodie et de ridicule. A moins toutefois que je n'y comprenne rien, et que je n'en juge comme un baudet^ ce qui est parfaitement possible. » Voilà bien cette rage de pousser tout aux dernières con- séquences, to the bitter end, cette ruée vers les extrêmes, dont je vous parlais.

je ne sais pourquoi, mais cette espèce de critique me fait penser à un tableau que je vois tous les jours en passant dans la Galle Mayor, où il est accroché à la devanture d'une boutique. C'est une « Vue de Paris » qui représente, au premier plan, la façade de Notre- Dame, et en arrière, à gauche, du côté de Belleville, la Tour Eiffel. C'est une de ces choses qui, lorsque vos yeux la rencontrent pour la première fois, bouleversent en vous tant d'associations d'idées, que vous éprouvez un léger vertige et comme les tout premiers symptômes du mal de mer. Et cependant l'auteur de cette « Vue de Paris » pourrait dire : « En quoi mon ouvrage pèche-t-il ? Les deux monuments les plus caractéristiques de Paris ne sont-ils pas Notre- Dame et la Tour Eiftel ? Et la preuve, c'est que vous avez reconnu vous-même que j'avais voulu représenter Paris. » Oui, mais il ne sait pas qu'il est impossible de se situer de telle manière qu'on voie au premier plan la façade de Notre-Dame et dans le fond la Tour Eiffel. La logique est notre meilleur, notre seul guide ; mais il y a tant de choses à prendre en considération !

Revenons à « l'affaire de l'Atlantide ». Il est fort possible que, lorsque paraîtra la traduction d'Erewbon, quelques lecteurs remar- quent, comme nous-mêmes l'avons fait, la ressemblance très curieuse qu'il y a entre le début du roman de M. Pierre Benoît et les six pre-

�� �