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Page:NRF 14.djvu/77

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RENOIR 71

réveille en elle des printemps oubliés ou bien qui s'igno- raient encore.

Un hasard de la guerre me conduisit dans un hôpital de Limoges. Ma première sortie fut pour visiter le musée. Au milieu des niaises horreurs désignées par Técriteau fatal : Envoi de VEtat^ une suave figure de Renoir éclatait comme une pivoine. Oubliant alors les tristesses de ces jours tourmentés, je sentis le désir et l'amour de la vie qui pénétrait en moi par les yeux comme un philtre tonique et consolateur. J'adressai une pensée reconnaissante aux vieux peintre qui là-bas, au pays des olives, consacrait à son art les derniers jours de sa longue agonie.

Sur sa tombe, j'imagine qu'on pourrait graver ces simples mots : Ci-gît Renoir, il aima la vie, la peignit et la fit aimer.

ROGER ALLARD

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