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UNE TACHE AU BLASON « 789

d'un coureur, ou les sabots d'un cheval, ou un grince- ment de roue ? Est-ce que le Comte arrive, ou son moindre valet ? Mais vous êtes tous des malappris — sauf Gérard, là-bas. Ohé ! vieux Gérard, il y a encore la moitié d'une place ici !

Gérard. — Ménage ta politesse, mon ami, je suis bien là.

Second Garde. — Voyons Gérard, il faut que cela finisse ! Qui vous rend sombre, en ce jour unique parmi les jours ! Ce jour où le jeune, le riche, le géné- reux, le superbe comte Mertoun, seul pair de notre lord dans tout le pays, vient en grande pompe ici solliciter la main de la sœur de notre maître ?

Gérard. — Et après ?

Second Garde. — Après ? Quoi ! Vous à qui elle parle, quand elle vous rencontre, vous à qui elle sourit, lorsque par aventure vous vous trouvez sur. son passage, au cours de ses promenades dans les bois, pour écarter d'elle les branches des arbustes» vous, l'éternel favori — et on se demande pourquoi ! — vous entendez dire depuis trois jours que lord Mertoun languit de déposer son cœur, sa maison • — et ses vastes domaines aussi — aux pieds de Lady Mildred, et tandis que nous nous bousculons dans ce trou à rats de peur de laisser échap- per un salut du dernier des pages de sa suite, vous êtes là, assis à l'écart ! et si je crie : « Voici le Comte ! » vous répondez : « Et après ? »

Troisième Garde. — Parions qu'il a laissé échapper les deux cygnes qu'il apprivoisait pour Lady Mildred, et qu'à cette heure, par delà le barrage, ils nagent sur la rivière !

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