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790 LA NOUVELLE REVUE FRANÇAISE

GÉRARD. — Dis donc ! Ralph ! c'est bien demain que je passe l'inspection de tes faucons ?

Quatrième Garde. — Laisse Gérard tranquille ! Il est d'un grain rugueux comme la crosse trifouillée de son arbalète noire. Ah ! Ah ! regardez donc à présent, pen- dant que nous sommes là à nous chamailler^ regardez ! Voilà ce que c'est ! On dirait que cela commence !

Premier Garde. — Nos Gardes ont aussi bon air que ceux du Comte^ tout va bien. Seigneur Dieu ! comme Richard se tient avec son mire blanc. Est-ce qu'un couteau derrière lui ne va pas sortir pour le faire se redresser ?

Quatrième Garde. — Mais, idiot, tu ne vois donc pas qu'il salue ? Celui du Comte s'était baissé plus bas encore.

Premier Garde. — Ah ! c'est bon ! voilà une belle cavalcade I

Troisième Garde. — J'avoue que je ne vois pas trop où Richard et sa troupe de laquais de soie et d'argent ont pris que leurs personnes parfumées étaient indis- pensables pour les grands jours, les hauts jours ? Est-ce que cela disgracierait la noble famille, si moi, par exemple, j'étais là-bas_, tenant dans ma main droite un vol de faucons suédois, et dans ma gauche une laisse de lévriers ?

Gérard. — Avec Hugh, le maître-bûcheron^ pour assistant ! Dans sa droite le billot, dans sa gauche le coupe-broussailles !

Troisième Garde. — Sors-toi de là, crabe ! Qu'est-ce qu'on voit maintenant ? Qu'est-ce qu'on voit donc ? Ah l le Comte !

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